Définition
Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est causé par une diminution du fonctionnement du sphincter entre l’œsophage et l’estomac.
Normalement, le sphincter œsophagien inférieur (SOI) se desserre et s’ouvre pour le passage de la nourriture, puis il se contracte de nouveau pour empêcher le bolus alimentaire et les sécrétions de l’estomac de remonter dans l’œsophage.
Si le sphincter ne se contracte pas adéquatement ou au bon moment, le contenu de l’estomac remonte dans l’œsophage et les symptômes de RGO apparaissent. Néanmoins, une faible remontée du contenu de l’estomac dans l’œsophage après les repas est physiologique, donc normale.
Le reflux chez l’enfant est physiologique jusqu’à l’âge de 18 mois.
À la différence du RGO bénin, le RGO pathologique survient lorsque la muqueuse de l’œsophage est endommagée par le contenu acide de l’estomac qui comprend des sécrétions digestives provoquant des sensations de brûlures (pyrosis).
Dans l’estomac, ce contenu ne provoque pas de sensation de brûlure car la muqueuse gastrique le protège contre l’effet des acides. En revanche, la muqueuse de l’œsophage n’a pas ce revêtement de protection, ce qui explique les sensations de brûlures.
L’altération de la muqueuse de l’œsophage peut évoluer et causer une œsophagite qui se manifeste par :
- de l’inflammation
- des douleurs
- des saignements
- le rétrécissement du diamètre œsophagien (sténose peptique).
Épidémiologie
Le RGO est une condition fréquente, touchant entre 10 % et 20 % de la population.
Fréquence de l’occurrence des symptômes du RGO dans la population
- Quotidiennement : 7 à 10 %
- Hebdomadairement : 18 %
- Mensuellement : 40 %
Cette maladie a un impact sur la qualité de vie des patients, conséquemment sur leur productivité au travail.
Étiologie
Les personnes de sexe masculin et celles ayant des antécédents familiaux de RGO sont davantage à risque de développer cette maladie. L’obésité est également un des facteurs de risques prépondérants du RGO.
L’obésité augmente le risque de RGO de 6 fois
Médicaments pouvant causer un RGO
Anticholinergiques | GravolMD, DitropanMD |
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Antihistaminiques | BenadrylMD, DimetappMD, AntagonateMD, PeriactineMD, NytolMD, DrixoralMD, DayhistMD, ReactineMD, AllegraMD, ClaritinMD |
Antidépresseurs tricycliques | ElavilMD, NorpraminMD, TofranilMD, LudiomilMD, AventylMD |
Antipsychotiques | SeroquelMD |
Inhibiteurs calciques | NorvascMD, CardizemMD, PlendilMD, Adalat XLMD |
Relaxant musculaire | RobaxinMD |
Progestérone | PrometriumMD, BiogaranMD, ProveraMD, MicronorMD, NorlutateMD |
Dérivés nitrés | Trinitrine, dinitrate d’isosorbide, Nicorandil, molsidomine |
Symptomatologie
Symptômes atypiques :
- Brûlures épigastriques non-ascendantes
- Toux chronique
- Voix enrouée
- Laryngite chronique
Symptômes d’alarme :
- Dysphagie
- Hématémèse
- Amaigrissement
- Anémie
- Patient > 50 ans
- Symptômes du RGO depuis > 5 ans
Les sensations de brûlure sont ressenties derrière le sternum. La douleur peut :
- mimer un infarctus ou une crise d’angine
- être localisée plus bas, à la hauteur de l’estomac
- irradier jusqu’au fond de la gorge
- se déplacer dans le dos
- durer quelques minutes ou persister pendant quelques heures
- être intermittente et se répéter jusqu’à plusieurs fois par jour
La douleur du RGO est exacerbée par :
Un autre indice pour reconnaître le RGO est la possibilité de soulager sa douleur par la prise de médicaments antiacides en vente libre. Néanmoins, d’autres pathologies gastriques, comme l’ulcère gastroduodénal, peuvent également être soulagées par la prise d’antiacides.
Les symptômes du RGO ont de fréquentes récidives :
- en l’absence ou en présence d’œsophagite légère : les symptômes récidivent chez 50 à 70 % des patients;
- en présence d’œsophagite grave : plus de 90 % de ces patients nécessiteront un traitement pharmacologique à long terme.