La prise en charge du RGO doit débuter par une modification des habitudes de vie quoique ceci apporte un soulagement des symptômes de l’ordre de 10 %.
Recommandations - réduction de la consommation de :
Autres recommandations :
Traitement pharmacologique du RGO
Pour les patients présentant des symptômes typiques du RGO, le traitement antiacide thérapeutique débute sans nécessité de test diagnostique. Le traitement devra couvrir les périodes symptomatiques seulement, et à fréquence minimale.
Classification des médicaments à administrer selon la fréquence des symptômes
- Les anti-H2 sont moins utilisés, car les patients développent une tolérance
- 30 % des personnes avec un RGO ne démontrent pas de réactions aux IPP et continuent de ressentir des symptômes. La dose et l’heure de la prise de médicaments (30 minutes – 1h avant le repas) sont importants pour l’efficacité des IPP
N.B. : D’autres auteurs établissent plutôt la classification selon l’impact des symptômes sur la qualité de vie.
Traitement pharmacologique initial du RGO chez l’adulte - Antagonistes des récepteurs H2 à l’histamine
Médication | Dose (PO) de début du traitement | Dose standard (PO) |
---|---|---|
Famotidine (PepcidMD) | 10 mg BID | 20 mg BID |
Nizatidine (AxidMD) | 75 mg BID | 150 mg BID |
Cimétidine (TagametMD) | 200 mg BID | 400 mg BID |
Traitement pharmacologique initial du RGO chez l’adulte - Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP)
Médication | Dose (PO) de début du traitement | Dose standard (PO) |
---|---|---|
Oméprazole (LosecMD) | 10 mg ID | 20 mg ID |
Lansoprazole (PrevacidMD) | 15 mg ID | 30 mg ID |
Esoméprazole (NexiumMD) | 10 mg ID | 20 mg ID |
Pantoprazole (PantolocMD) | 20 mg ID | 40 mg ID |
Dexlansoprazole (DexilantMD) | Non disponible | 30 mg ID |
Rabéprazole (ParietMD) | 10 mg ID | 20 mg ID |
Classes de médicaments | Effets | Classes de médicaments |
---|---|---|
Antiacides : MaaloxMD, Pepto-bismolMD, GavisconMD, TumsMD, DiovolMC ou RolaidsMD | neutralisent l’acide gastrique et ↓ la douleur | Vente libre |
Antagonistes des récepteurs H2 à l’histamine : Ranitidine (ZantacMD ), famotidine (PepcidMD) ou nizatidine (AxidMD) | ↓ la production d’acide et la douleur | Vente libre |
Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) : Oméprazole (LosecMD), ésoméprazole (NexiumMD), pantoprazole (PantolocMD) | empêchent la production d’acide et ↓ l’inflammation de l’œsophage et la douleur | Avec prescription |
Prokinétiques Métoclopramide (MaxeranMD), dompéridone (MotiliumMD) | en cas de régurgitations | Avec prescription |
Relaxants musculaires : Baclophène (Mylan-BaclofenMD) | renforcent le sphincter œsophagien inférieur | Avec prescription |
Les antiacides procurent un soulagement rapide, mais ne réduisent pas l’inflammation reliée au reflux.*
Trois millions de Canadiens prennent des inhibiteurs de la pompe à protons par année (2017).
Après douze semaines, si le traitement aux IPP n’est toujours pas complètement efficace, le RGO est considéré comme étant réfractaire. Dans ces cas, les IPP peuvent apporter un certain soulagement des symptômes, mais ne traitent pas nécessairement la cause sous-jacente du reflux en concomitance. Les IPP n’agissent pas sur l’inflammation existante de la muqueuse de l’œsophage ni sur le sphincter œsophagien inférieur. Il est alors conseillé :
- de changer de molécule d’IPP lorsque la première ne fonctionne pas
- d’ajouter temporairement un antagoniste des récepteurs H2 (anti-H2) à l’histamine avant le coucher (si les symptômes sont surtout nocturnes); avant l’ajout d’un anti-H2, il faut optimiser la dose d’IPP
- de diriger le patient en spécialité pour des investigations supplémentaires.
Système | Effets secondaires |
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Gastro-intestinal : en général |
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Gastro-intestinal : malabsorption des minéraux et vitamines |
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Cardiovasculaire |
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Pneumologie |
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Dermatologie |
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Néphrologie |
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Interventions chirurgicales du RGO
Lorsque les traitements du RGO sont inefficaces, une chirurgie peut s’avérer nécessaire. Toutefois, il s’agit d’une solution de dernier recours. Seulement 5 à 10 % des patients devront subir une chirurgie. La non-observance du traitement est la principale cause menant à la chirurgie et non les symptômes réfractaires en soi. Cette solution est indiquée pour un patient jeune et ayant une œsophagite grave à l’endoscopie.
L‘évaluation préopératoire comprend les examens suivants :
- Gastroscopie
- Manométrie œsophagienne
- pH-métrie des 24 heures
La chirurgie permet d’éliminer les régurgitations à 90 % mais peut occasionner des effets secondaires (éructations, dysphagie et dyspepsie). À long terme, les symptômes de RGO récidivent dans 50 % des cas et certains patients doivent reprendre une médication d’appoint.
Habituellement, les patients référés en chirurgie vivent l’une des situations suivantes :
La chirurgie antireflux vise à reconstruire une ou des structures anatomiques de la jonction œsophago-gastrique, selon différentes techniques, notamment :
- La fundoplicature :
- Fermeture du sphincter inférieur de l’œsophage par la suture du fundus, ce qui renforce le sphincter et permet d’éviter le reflux d’acide dans l’œsophage. Une fundoplicature effectuée par laparoscopie a l’avantage d’être peu invasive; 15 % à 20 % des patients subissant la fundoplicature ressentiront des ballonnements en postopératoire.
- La fermeture des piliers du diaphragme
- La reconstitution de l’œsophage abdominal
Selon un article publié dans le Nature Reviews Gastroenterology & Hepatology, la chirurgie serait moins efficace pour les RGO réfractaires aux médicaments comparativement aux RGO qui y répondent adéquatement.
Schéma de la gestion initiale du RGO
Complications du RGO
Complications œsophagiennes et extra-œsophagiennes
Complications œsophagiennes | Symptômes typiques | Explications |
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Œsophagite sans reflux (endoscopie normale) | Pyrosis |
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Œsophagite peptique (endoscopie anormale) | Pyrosis, régurgitations |
|
Ulcère peptique œsophagien | Douleur déchirante ou brûlante à l’abdomen |
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Sténose œsophagienne | Régurgitations |
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Œsophage de Barrett | Asymptomatique |
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Adénocarcinome œsophagien | Dysphagie |
N.B. : Le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs ne recommande pas de procéder à un dépistage de ce cancer chez les adultes atteints de RGO. |
Organes liés aux complications extra-œsophagiennes | Présentations cliniques |
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ORL |
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Poumons |
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Maxillo-faciale |
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L’œsophage de Barrett est une complication redoutée du RGO, car il est fortement associé au développement du cancer de l’œsophage : 86 % des personnes ayant été diagnostiquées avec un RGO développeront éventuellement un œsophage de Barrett.
La prise en charge de l’œsophage de Barrett débute par le diagnostic effectué par endoscopie digestive haute. Si l’œsophage de Barrett se confirme, une ablation par radiofréquence (ARF) peut être effectuée : les tissus précancéreux de l’œsophage sont éliminés par la chaleur.
Autres traitements :
- Coagulation au plasma argon
- Cryothérapie
- Résection muqueuse endoscopique
- Dissection sous-muqueuse endoscopique